Nabil Karoui se défend et accuse Ennahdha et le gouvernement
Depuis sa prison, Nabil Karoui, candidat à la présidentielle anticipée, a répondu aux questions du journal français le Point qui a publié une interview réalisée par l'intermédiaire de son avocat.
Karoui a décrit les conditions de sa détention dans une cellule à la prison d'El Mornaguia. Il a assuré qu’elles sont correctes. "Je la partage avec deux détenus de droit commun. Cela reste une prison. Je ne peux pas savoir si mes conditions sont différentes, car je suis totalement isolé et je ne vois pas les autres détenus", a-t-il indiqué.
Pour les raisons de sa détention, Karoui a pointé du doigt le chef du gouvernement et "ses alliés islamistes". Le candidat s'est demandé quel serait le sens des élections s'il n'est pas libéré. Il a déploré aussi le fait qu'il ne peut pas faire campagne depuis sa cellule et qu'il n'a pas accès aux médias. "Ils ne leur permettent pas de venir me rencontrer, ils ne me permettent pas, non plus, de sortir pour participer aux débats télévisés ou autres. D'après vous, quel danger je représente pour la sécurité publique s'ils me sortent pour deux ou quatre heures ? Actuellement, je ne peux communiquer qu'à travers mes avocats qui me permettent des échanges avec mon équipe et ma famille", a-t-il expliqué.
Nabil Karoui a aussi parlé du jour du scrutin. Une journée surréaliste, selon ses propos. "Quand les estimations sont tombées, mon sentiment était mitigé. J'étais content d'être au second tour et très déçu d'avoir perdu pratiquement dix points par rapport aux sondages 48 heures avant", a-t-il déclaré.
Nabil Karoui a décrit son adversaire comme le représentant de "l'axe islamo-conservateur", alors qu'il représente "l'axe moderniste socio-libéral".
Nabil Karoui a assuré qu'il serait un président "moderne, défenseur des valeurs démocratiques, tolérant, respectueux des droits des minorités. Un président qui va être proche de ses concitoyens, qui va sillonner le pays pour essayer d'améliorer leur quotidien".